La sélection des champions 2024

Les équipes de France doivent se préparer et renouveler leurs effectifs en vue des Jeux Paralympiques de 2024. Pour cela, la FFH accorde une importance particulière à la détection de jeunes talents, futurs représentants du drapeau tricolore.

Mis en place au début des années 2010, la détection a pour but de repérer les jeunes à potentiel afin de les faire évoluer en milieu professionnel. Elle se fait à l’occasion de différents événements régionaux et/ou nationaux mis en place par la FFH. Les stages Jeunes à Potentiel (JAP) régionaux, le Challenge National des Jeunes, le Grand Prix, les Jeux Nationaux de l’Avenir Handisport, les manifestations ponctuelles tels que les critériums, les compétitions régionales ou encore les actions locales de détection sont des événements nécessaires à la détection de jeunes talents.

Mais à quoi sert une détection ? « C’est très important car plus tôt on arrive à détecter un jeune à potentiel, plus tôt on sera en mesure de l’orienter vers l’activité qui lui convient. On pourra également aiguiller le travail de l’entraîneur surtout vis à vis du handicap pour qu’il ne passe pas à côté du potentiel de son jeune », explique Mathieu Defosse, moniteur de sport de l’armée, détaché 40 jours par an pour encadrer le collectif espoir d’athlétisme et œuvrer auprès des référents PAS (Programme d’Accession au Sport de haut niveau) à la FFH. « Ce programme est mis en place pour préparer nos jeunes talents à l’échéance de Paris 2024. Pour avoir des athlètes performants et prêts pour les Jeux. »

Aidé par ses collègues, il découvre de nouveaux talents en allant directement sur le terrain. Alice Métais a intégré le collectif Espoir, pour ensuite rejoindre le Pôle de Saint-Cyr-sur-Loire. Elle a intégré l’équipe de France espoirs d’athlétisme handisport à l’âge de 16 ans et est désormais reconnue comme athlète de haut niveau. Dans d’autres cas une ascension peut aller beaucoup plus vite. Renaud Clerc, jeune abligeois de 18 ans, est passé par ce programme de détection. Un an seulement après avoir été détecté, il fait les championnats d’Europe à Berlin, en août 2018, où il remporte une médaille de bronze sur 200m en 25’88 et devient champion de France sur 400m en 2019. Déjà un beau palmarès pour ce jeune abligeois qui s’est fait repéré lors du  JAP 2017 ! « Une fois intrégrés dans le collectif Espoir, les jeunes doivent travailler deux épreuves au programme des Jeux de Tokyo. Ils doivent également choisir une autre épreuve dans une famille de spécialité différente. Je veux qu’ils soient pluridisciplinaires. Qu’ils ne se cantonnent pas à une seule activité, afin qu’ils puissent se développer sur tous les secteurs » ajoute Mathieu Defosse.

Les structures adéquates pour faire évoluer les jeunes talents

Plusieurs structures ont été créées pour accompagner les jeunes dans leur projet professionnel et sportif : le centre fédéral de Talence et le pôle Espoir de Saint-Cyr-sur-Loire. Elles permettent aux jeunes de s’entraîner tout en poursuivant leur projet professionnel, c’est-à-dire leurs études ou formations. « Le projet professionnel est tout autant, voire plus important que le projet sportif ; pour l’aider un accompagnement structuré lui est proposé », insiste Mathieu Defosse. Au delà du suivi sportif, les structures leur apportent également une éducation sur le plan médical : kiné, médecins, sensibilisation à l’univers du haut niveau (et du dopage.) « Marie-Amélie Le Fur ou encore Nantenin Keïta, lors d’entretien avec les groupes espoirs, leur ont clairement dit qu’ils avaient de la chance d’avoir ce dispositif autour d’eux. Elles n’en avaient pas l’opportunité à leur époque et l’auraient bien voulu. C’est une véritable chance que les jeunes ont… Depuis la sortie de leur pré-adolescence jusqu’à l’âge adulte, ils sont encadrés et structurés » termine Mathieu Defosse.

Une chance donc pour ces jeunes, qui croquent les sports à pleine dents avec pour objectif commun : être sélectionnés pour les Jeux de 2024 et remporter la plus belle couleur des médailles devant leur famille. Rendez-vous dans cinq ans pour savoir lesquels de ces jeunes talents atteindront cet objectif suprême.

Rédaction : A. Guyon